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Bob Woodward a un sens aigu du calendrier. A moins d’un mois de l’élection présidentielle américaine, le journaliste vétéran du Washington Post s’apprête à publier un nouvel ouvrage au titre frappant, War (« guerre », Simon & Schuster, 448 pages, non traduit). Mardi 8 octobre, plusieurs médias en ont révélé quelques épisodes saillants. Ce livre passe en revue la gestion des crises internationales par Donald Trump et Joe Biden, en s’appuyant, comme d’habitude chez Bob Woodward, sur un très grand nombre de sources.
L’une des révélations concerne les rapports entre Donald Trump et Vladimir Poutine. En 2020, alors qu’il était encore président, le milliardaire aurait fait parvenir à son homologue russe les premiers appareils de test du Covid-19 alors disponibles aux Etats-Unis. On sait que Poutine était particulièrement anxieux de ne pas tomber malade. « Je ne veux pas que vous en parliez à quiconque, car les gens vont se fâcher contre vous et pas contre moi », aurait dit le président russe.
Autre information stupéfiante, livrée par un assistant anonyme de Donald Trump à Mar-a-Lago (Floride) : les deux hommes se seraient entretenus par téléphone environ une demi-douzaine de fois après le départ du milliardaire de la Maison Banche, en janvier 2021. Cela comprend donc la période faisant suite à l’invasion russe en Ukraine, en février 2022. Steven Cheung, le directeur de la communication de Donald Trump, a publié un communiqué insultant à l’endroit de Bob Woodward, le décrivant comme « dément », « lent », « incompétent », « léthargique ». Ses scoops seraient frelatés, prétend le texte, qui pourtant ne nie pas explicitement des contacts téléphoniques entre les deux hommes. Le dernier, selon le livre, aurait eu lieu début 2024. Un assistant aurait été mis à la porte du bureau de Donald Trump, au moment où celui-ci voulait s’entretenir avec Vladimir Poutine.
Bob Woodward, qui avait révélé avec Carl Bernstein le scandale du Watergate, conduisant à la démission du président Nixon en 1974, évoque longuement les actions et les commentaires privés de Joe Biden. Le président américain se serait montré critique, par exemple, envers Barack Obama au sujet de l’annexion de la Crimée en 2014. « Barack n’a jamais pris Poutine au sérieux », aurait dit Joe Biden. En privé, celui-ci aurait qualifié Benyamin Nétanyahou, le premier ministre israélien, de « putain de menteur ». En juillet, il lui lançait un avertissement : Israël est perçu comme un « Etat voyou ».