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A bien y réfléchir, sourit un cadre du parti Les Républicains (LR), la droite en ce moment ressemble à la 7e compagnie. En déroute depuis la défaite de François Fillon au scrutin présidentiel de 2017, LR ne semble pas capable, pour l’instant, de se choisir un candidat pour 2022, et, au lieu d’avancer, semble reculer, au point de se retrouver dans une impasse. Certains n’hésitant plus à qualifier la situation de « gag ». Voilà pourtant un parti qui ne manque pas de candidats sérieux pour la magistrature suprême : Xavier Bertrand, le président des Hauts-de-France, Valérie Pécresse, la patronne de la région Ile-de-France, l’ex-commissaire européen et négociateur du Brexit, Michel Barnier, le maire de La Garenne-Colombes (Hauts-de-Seine), Philippe Juvin, et le député des Alpes-Maritimes Eric Ciotti. Pour autant, impossible pour LR de désigner son champion, empêtré qu’il est depuis des mois dans des questions de procédure qui n’en finissent pas.
Certains ont cru pourtant pendant un court instant que les choses étaient réglées. Après tout, un congrès organisé le 25 septembre a tranché la question de la primaire ouverte à laquelle Xavier Bertrand, le favori, ne voulait pas participer. Les militants, eux non plus, n’en voulaient pas et lui ont préféré un vote où eux seuls auraient la haute main sur le choix du candidat, le 4 décembre. Cette procédure, pensaient-ils, aurait le mérite de satisfaire tous les prétendants, Xavier Bertrand lui-même ayant fait savoir qu’un tel système pourrait avoir ses faveurs. Chez LR, tout le monde en est convaincu : seul un système accepté de tous permettra un rassemblement derrière le champion désigné et évitera une candidature double, terreur absolue des cadres depuis des mois.
Reste qu’aujourd’hui, la participation de M. Bertrand au congrès est tout sauf acquise. Du moins, pas forcément aux côtés des autres candidats. Parmi ses soutiens, on ne l’a jamais caché : si Xavier Bertrand va au congrès, il doit être le seul nom soumis. Les autres candidats n’auraient alors dans ce scénario qu’à renoncer et se rallier à lui. Dès le 29 septembre, sur Franceinfo, l’ancien ministre du travail a « appelé au rassemblement » et mis en garde contre « l’affrontement », précisant que la date du 4 décembre était trop lointaine pour « se mettre d’accord ».
Au même moment sur France Inter, Valérie Pécresse a tenu à préciser qu’elle ne l’entendait pas de cette oreille. « Le débat sur les modalités de sélection du candidat de la droite est clos », a-t-elle précisé. Dans son entourage, on insiste : l’ancienne ministre de l’enseignement supérieur « trace son chemin » et n’a aucune intention de renoncer à sa candidature. Après avoir dévoilé ses propositions sur l’immigration, mardi 5 octobre, elle devrait officialiser sa participation au congrès mercredi, en présentant les 250 parrainages nécessaires au siège de LR. Le tout, quelques heures à peine avant un bureau politique supposé donner la composition de la commission d’organisation du fameux congrès, laquelle devrait être présidée par le sénateur de la Manche Philippe Bas. L’idée, explique un proche, est « de percer le mur du son en faisant des propositions sérieuses sur le fond ».
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